Publié le 9 février 2024 Mis à jour le 13 février 2024

L’Université Clermont Auvergne, Clermont Auvergne INP, l'?cole Nationale Supérieure d'Architecture de Clermont-Ferrand, VetAgroSup et le Crous Clermont Auvergne ont présenté le 23 janvier dernier les résultats de leur baromètre sur les discriminations et violences sexistes et sexuelles. Cet état des lieux constitue un point d'appui solide pour la construction d’un plan d'action adapté à la réalité du terrain.

L'enquête JEDIS [Justice, ?galité, Diversité, Solidarité], soutenue par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a regroupé cinq établissements d’enseignement supérieur et de recherche à l’échelle du territoire de Clermont – Auvergne et ciblé près de 42 000 personnes (étudiant·e·s et personnels) :
  • UCA (Clermont et sites délocalisés)
  • Clermont Auvergne INP
  • VetAgroSup (sites Clermont et Marcy-l’?toile)
  • ENSACF
  • Crous Clermont Auvergne
Con?ue avec une approche fédératrice inédite, l’enquête JEDIS a été menée à l’automne 2023 et a permis de recueillir 4864 réponses (dont plus de 66 % de femmes). Avec un taux de participation de 11,6%, l’enquête JEDIS est l’une des plus grandes enquêtes menées sur les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur à l’échelle du territoire fran?ais. Elle a permis d’évaluer les besoins des étudiants et des personnels afin de pouvoir envisager un plan d’actions adapté, priorisant notamment le renforcement des dispositifs de signalement. Elle a également permis de sensibiliser l’ensemble de la communauté universitaire aux violences sexistes et sexuelles et de communiquer sur les dispositifs d’écoute existants.

Cette enquête a été con?ue comme étant à la fois :
  • une fin : pour objectiver la prévalence des situations de violences sexuelles et sexistes et discriminations, pour recueillir des témoignages dans un cadre sécurisé et anonyme, et pour mieux qualifier les besoins en terme de connaissance et confiance dans les dispositifs comme de mesures complémentaires pour renforcer ces mêmes dispositifs ;
  • un moyen : de fédérer les différentes parties prenantes autour de la co-construction et diffusion de l’enquête, un moyen de communiquer et sensibiliser, et donc d’améliorer l’accès effectif à la cellule d’écoute et un moyen enfin d’améliorer dans la durée la politique de prévention et de prise en charge des victimes et témoins de VSS à partir de l’analyse des résultats de l’enquête et des préconisations qui pourront en découler.
Elle a permis d’apporter des éléments de diagnostic sur :
  • L’ampleur des violences sexistes et/ou sexuelles et/ou liées à un autre motif de discrimination en contexte d’étude ou de travail (hors famille, espaces publics, couple).
  • Les types d’actes les plus fréquents.
  • Les populations les plus impactées.
  • Les lieux des violences (au sein des établissements, lors d’évènements ou de soirées, lors de missions de travail en dehors des établissements...).
  • L’avis des étudiant·e·s et des personnels sur les réponses apportées aujourd'hui par leur établissement sur le sujet.
  • L’avis des étudiant·e·s et des personnels sur des actions de prévention possibles.
Le travail engagé par les établissements est reconnu par une immense majorité des publics. Les personnes répondantes se sentent d’ailleurs très majoritairement bien dans leurs études/travail, et considèrent leur établissement comme non sexiste (3 personnes/4), pourtant :
  • 55% de la population étudiée a été victime ou témoin de violences sexistes ou sexuelles en lien avec ses études ou travail : les femmes et les personnes au croisement de discriminations sont en 1ère ligne des victimes (40% des déclarants).
  • Plus de la moitie? des personnes sondées ne savent pas ou ne sont pas su?res des contacts pertinents vers qui s’adresser en tant que victime et/ou te?moin.
  • enfin, lorsque la question des personnes autrices est posée, les hommes enseignants-chercheurs constituent le public le plus fortement sur-représenté chez les auteurs de violences sexistes et sexuelles
Cet état des lieux constitue un point d'appui solide pour la construction d'actions intégrées à l’axe 4 du plan pour l’égalité professionnelle femme homme 2024-2026, axe intitulé ? Lutte contre les violences sexistes et sexuelles, les harcèlements et les discriminations ? qui intégrera le périmètre des préoccupations de la communauté étudiante.

Les actions envisagées permettront, entre autres :
  • De clarifier la procédure d’écoute et la procédure de signalement et de traitement, indépendantes l’une de l’autre
  • D’apporter une attention particulière sur l’accompagnement dans la durée des personnes ayant signalé
  • De formaliser un plan de formation aux VSSD
  • De rendre plus accessible et de manière durable les contacts clés
  • De soutenir et accompagner la sensibilisation ? entre pairs ?
Leur mise en ?uvre s’inscrira dans le calendrier donné par le MESRI et validé dans les instances :
  • Création de groupes de travail en lien avec les différents axes définis : Février 2024
  • Réalisation du nouveau plan : mars à décembre 2024
  • Transmission au MESR : 1er mars 2025 au plus tard
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