Publié le 18 juillet 2019–Mis à jour le 18 juillet 2019
Un texte de la Minute Recherche par Hervé Alégot, Pierre Pouchin, Olivier Bardot et Vincent Mirouse (GReD, unité mixte de recherche Inserm / CNRS / Université Clermont Auvergne).
La forme de nos organes est généralement nécessaire à leur fonction et il est donc important de comprendre comment nos gènes les sculptent en une forme spécifique (morphogenèse). L’élongation tissulaire fait partie du répertoire des processus de morphogenèse et ces dernières années l’élongation de l’?uf de drosophile est apparue comme un modèle de choix pour l’étude des mécanismes sous-jacents. Au cours de son développement, l’?uf initialement sphérique devient ovo?de et cette élongation est contr?lée par une population de cellules qui entourent chaque follicule. Cependant, jusqu’à présent, toutes les études sur le sujet se concentraient sur la contribution du domaine le plus externe de ces cellules (domaine basal).
Notre étude a montré que le domaine interne (apical) de ces cellules contribue aussi à cette élongation. En particulier, nous avons répondu aux trois questions principales que l’on peut poser pour décrire un mécanisme d’élongation : quel est le signal orientant l’élongation, quelle est la force mécanique qui génère cette élongation et quels sont les comportements des cellules durant cette élongation.
Le signal est donné par des gènes qui sont exprimés plus fortement dans les futures pointes de l’?uf. Ces gènes provoquent des contractions des cellules générant la force nécessaire à l’élongation. Cette force induit des changements de forme des cellules qui conduisent au pincement des extrémités de l’?uf. Ces travaux présentent ainsi un nouveau mécanisme expliquant comment l’activité de gènes en gradient, un des principes de base de la biologie du développement, peut se traduire en l’élongation d’un tissu.
Référence
Alégot H, Pouchin P, Bardot O, Mirouse V. Jak-Stat pathway induces Drosophila follicle elongation by a gradient of apical contractility. Elife. 2018 Feb 8;7.pii: e32943. doi: 10.7554/eLife.32943.