Le 15 avril 2022
Conférence
Langage humain et langage animal : l’histoire d’un problème anthropologique du XVIIème siècle à nos jours
Publié le 11 avril 2022 – Mis à jour le 14 avril 2022
Faisant écho au précédent séminaire interdisciplinaire de la Maison des Sciences de l'Homme de Clermont-Ferrand sur ? L'homme et l'animal en société ?, la conférence de Gerda Ha?ler, professeur émérite de linguistique théorique et appliquée à l’institut des langues et littératures romanes de l’Université de Potsdam, se tiendra le 15 avril 2022, de 10h00 à 11h30, à la MSH de Clermont-Ferrand, amphi 220. Ouverte au public, elle s'intitule Langage humain et langage animal : l’histoire d’un problème anthropologique du XVIIème siècle à nos jours.
Descartes avait contesté que les animaux aient une ?me ainsi que de possibles activités mentales, y compris le langage. Cette thèse se trouve en opposition radicale avec les idées de Montaigne qui avait professé une vision des animaux marquée par un profond respect allant jusqu’au refus des hiérarchies. Dans ce contexte, le concept de ‘langue’ a été étendu au-delà de la langue parlée. Outre la conséquence anthropologique directe, qui remet en question la justification de la supériorité des êtres humains par l’utilisation du langage parlé, il en résulte une nouvelle évaluation de la diversité des langues humaines, qui n’est plus seulement considérée comme une punition pour le comportement hautain des gens lors de la construction de la tour de Babel, mais plut?t comme un fait acquis, qui est peut-être aussi une chance en soi. Avec l’élaboration d’une théorie de l’évolution historique et naturelle au XVIIIe siècle, l’hypothèse de la perfection et du progrès a également conduit à l’effacement des frontières entre la communication humaine et animale. Darwin ne considère pas l’inclination instinctive à acquérir une capacité communicative comme une prérogative de l’espèce humaine, mais plut?t comme se trouvant dans le règne animal, ce qu’il tente de démontrer en utilisant l’exemple du chant des oiseaux. Selon Darwin, le langage humain a été créé en imitant les sons de l’environnement et les voix des animaux, ainsi que par les cris de l’homme, contr?lés instinctivement et accompagnés de signes et de gestes. Les études des dernières décennies sur ce qui para?t avoir été les langages des premiers humains autorisent une hypothèse de continuité entre étages infrahumains et humains, qui éclaire d’une nouvelle manière la phylogenèse du langage. L’existence de capacités langagières au moins virtuelles chez les animaux supérieurs, singes anthropo?des, mammifères marins et amphibiens, particulièrement, est démontrée.
Gerda Ha?ler est présidente de la Leibniz Soziet?t der Wissenschaften zu Berlin (Société Leibniz des sciences de Berlin), membre associé de l’UMR 7114 Modèles, Dynamiques, Corpus de l’Université Paris Nanterre ainsi que du Laboratoire de Recherche sur le Langage de l’Université Clermont Auvergne et professeur émérite de linguistique théorique et appliquée à l’institut des langues et littératures romanes de l’Université de Potsdam. Elle a obtenu son doctorat (1978) et son habilitation (1984) à l’Université Martin Luther de Halle-Wittenberg avec des travaux sur l’histoire de la linguistique. Elle est, entre autres, auteur d’un volume sur la temporalité, l’aspectualité et la modalité (2016 De Gruyter) et de plusieurs articles sur la modalité et l’évidentialité dans les langues romanes. Ses domaines de recherche sont la grammaire fonctionnelle, l’histoire de la linguistique, la syntaxe et la pragmatique des langues romanes et l’étude comparée des langues romanes.
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Gerda Ha?ler est présidente de la Leibniz Soziet?t der Wissenschaften zu Berlin (Société Leibniz des sciences de Berlin), membre associé de l’UMR 7114 Modèles, Dynamiques, Corpus de l’Université Paris Nanterre ainsi que du Laboratoire de Recherche sur le Langage de l’Université Clermont Auvergne et professeur émérite de linguistique théorique et appliquée à l’institut des langues et littératures romanes de l’Université de Potsdam. Elle a obtenu son doctorat (1978) et son habilitation (1984) à l’Université Martin Luther de Halle-Wittenberg avec des travaux sur l’histoire de la linguistique. Elle est, entre autres, auteur d’un volume sur la temporalité, l’aspectualité et la modalité (2016 De Gruyter) et de plusieurs articles sur la modalité et l’évidentialité dans les langues romanes. Ses domaines de recherche sont la grammaire fonctionnelle, l’histoire de la linguistique, la syntaxe et la pragmatique des langues romanes et l’étude comparée des langues romanes.
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